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01.11.2005

A Gérard Nicollet

Je vous remercie de m’inviter à la valse des étiquettes, cher décolleur de réalité (?), mais au risque de faire tapisserie, votre petite âme errante doit humblement reconnaître qu’elle préfère appeler un chat un chat et l’art brut l’art brut par conséquent.
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Fritz Koller - collection abcd
Libre à vous de l’appeler minouche, rat singulier, n’importe quoi ou trop-tard-à la-soupe, pourvu qu’il sache sortir ses griffes et attraper les souris. C’est tout ce qu’on lui demande, n’est-ce-pas ? Ceci dit, je suis bien d’accord avec vous et, en poussant un peu plus loin votre bouchon, vous m’inspirez ma pensée du jour
REVENDIQUER D’APPARTENIR A L’ART BRUT, C’EST FAIRE LA PREUVE QU’ON LUI EST ÉTRANGER

18:00 Publié dans De vous zamoi, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fritz Koller, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

28.10.2005

Pensée du jour

La pensée du jour qui m’est venue en dormant devant la télévision
(il faut dire que j’ai forcé sur le rhum-coca ce soir)

 

L’OBSTINATION A NIER L’EXISTENCE DE L’ART BRUT N’A D’ÉGALE QUE LA PRÉTENTION A L’ENSEIGNER

00:25 Publié dans Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

27.10.2005

Petit Pierre et son manège

Mention spéciale du jury Animula décerné par elle à un superbe bouquin sur Le manège de Petit Pierre qui vient de paraître chez Albin Michel.
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Votre petite âme errante l’a déniché dans le rayon jeunesse de la librairie Livre-Sterling, avenue Franklin-D. Roosevelt (49 bis) où elle vous invite à fouiller avant de lécher les vitrines de fringues des Champs-Elysées. Si vous n’avez pas de nains (héritiers de votre couronne, petits cousins, filleuls, petits-fils ou filles de tout poil), adoptez en un d’urgence pour le lui offrir. Et si la procédure vous paraît trop longue, offrez le au grand enfant que vous êtes. C’est un livre d’artiste qui étonnera davantage vos amis sur la table basse du salon que le gros pavé de l’expo Dada dont tout le monde fait étalage en ce moment. Il raconte la vie de Pierre Avezard, l’auteur du manège qui a été remonté à la fin des années 80 à la Fabuloserie, avec le concours du peintre Pierre Della Giustina. Les mots sont de Michel Piquemal, les images de Merlin (l’enchanteur, sans doute ?), les photos de Jean-François Hamon. La poésie, les couleurs, le rythme et la respiration de la mise en page transmettent le message d’espoir de cette «biographie» d’un petit gars «né mal fichu, tout bancal, tout tordu, le visage de travers, sans même un trou pour les oreilles». Un être disgracié qui est parvenu à désamorcer la curiosité malsaine et la méchanceté craintive de ses semblables en construisant, lui le petit vacher, un chef d’œuvre de métal découpé, de rouages grinçants et de petits moteurs qui n’a rien à envier aux machines de Jean Tinguely.
medium_manege.3.jpgSans jamais faire dans le misérabilisme, ce livre plein de vie évoque en douceur des sujets graves, tels que l’injustice de la nature, la discrimination et même les solutions finales préconisées par «certains» à l’égard des handicapés pendant la guerre. Tout ça -c’est là le miracle- sans faire la leçon. A aucun moment, on a l’impression d’être à l’école. Surtout, le (jeune) lecteur n’est pas convié à l’imitation. Jamais les auteurs ne le prennent par la main pour lui dire : «toi aussi, tu devrais faire comme Pierre Avezard». Ce que c’est reposant !

01:05 Publié dans Lectures, Sites et jardins, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pierre avezard, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

26.10.2005

Eveilleur d'idées

Y’a pas à dire, le monde est petit. Le monde de l’art brut s’entend. Petit ou grand, c’est selon le point de vue où on se place. En tous cas, l’art brut est partout. C’est ce que j’ai pu constater pendant mon stage Jus de cervelle pour tous que mon chef de bureau vénéré m’a conseillé pour que j’apprenne à concocter des titres meilleurs que : Tsunami sur le Mont brut ou Dubuffet et les 7 nains. J’étais plutôt de mauvais poil de m’être levée une heure plus tôt que d’habitude (ce sacré stage commence à l’heure où Victor Hugo blanchit la campagne) quand j’ai eu la bonne surprise -moi qui croyait me retrouver au certificat d’études- d’être invitée à parler de mon blogue. C’est que monsieur L’Eveilleur d’idées, le gentil animateur (c’est aussi le nom de sa boîte de communication) voulait qu’on lui parle de nos loisirs. Pensez donc si je me suis vautrée dans l’Animula Vagula jusqu’au cou ! Et là, surprise encore ! Monsieur l’Eveilleur, qui passe ses ouikènes dans le sud-ouest, s’est souvenu d’un drôle de jardin de sculptures aperçu en traversant le bourg de Sauveterre de Guyenne.
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A cette évocation, le petit cœur de votre petite âme errante n’a fait qu’un tour. Ça lui a rappelé un voyage en amoureux avec l’homme de sa vie.
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Déjà ancien (le voyage, pas l’amoureux) puisqu’en rentrant chez moi, j’ai retrouvé quelques images d’il y a 15 ans de ce site qui tient le coup depuis son édification, par Raymond Guitet, dans les années 50 ou 60.
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00:45 Publié dans Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Raymond Guitet, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

25.10.2005

A Nozerand

C’est une affaire entendue, cher ou chère Nozerand, la langue a été donnée aux femmes (aux hommes) pour ne pas se comprendre. C’est vrai que c’est scandaleux qu’on ait besoin de mots pour parler. Par exemple le mot «table», chacun voit qu’il sert à casser la croûte (au fait, qu’est-ce que vous faites demain pour dîner ? ... parce que moi, je n’ai plus d’idées) et le mot «chaise» à poser son cul où, comme dit Montaigne, on finit toujours par être assis. Il faut cependant reconnaître qu’on aurait aussi bien pu les intervertir. Poser son assiette sur son fauteuil Voltaire (pour rester philo) et son derrière sur le guéridon d’Allan Kardec. Question de convention, voilà tout. La même chose avec «art brut» : rien qu’un terme commode pour distinguer le bon grain de l’ivraie. Mais bien sûr, le mot «art» devrait être suffisant. Et même pas d’art du tout, je veux dire : pas de mot pour désigner la chose. Après tout, dans la préhistoire, on faisait bien de l’art sans le savoir. Quelque chose me dit que ça reviendra, que ça revient déjà avec l’art brut. Cela dit, je suis d’accord avec vous : c’était bien chez de Galbert, on y retournera.
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Janko Domsic
Même si, dans un avenir proche, c’est plutôt du côté de chez Decharme à Montreuil que se préparent des réjouissances. Rendez-vous donc le jeudi 3 novembre à partir de 18 h au vernissage de la nouvelle exposition « comme ci-comme tchèque » (pardon : « Domsic et Kosek »). Je vous rappelle l’adresse : abcd la galerie, 12 rue Voltaire (encore lui) 93100 Montreuil. Le métro c’est Robespierre. Tant pis si ça vous la coupe. Animulamicalement vôtre.

23:50 Publié dans De vous zamoi, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Janko Domsic, abcd, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

23.10.2005

Le plancher de Jeannot

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En parlant des écrits bruts, faut que je vous donne des nouvelles du plancher de Jeannot, ce paysan béarnais qui grava le sol de sa chambre sous lequel sa sœur et lui avaient enseveli la dépouille de leur défunte mère. Mais comme j’ai chopé un rhume, que j’ai mal à la tête et la gorge qui gratte, je passe la parole à Violette, une enragée lectrice qui m’écrit :
« Surprise aux actualités régionales de FR3 jeudi 20 octobre : le plancher de Jeannot présenté à la Grande Bibliothèque. Cela donne quelques images champêtres du petit village de Jeannot, les mots d’un voisin précisant quel élève brillant il était, peut-être le plus intelligent du coin. Puis le suicide du père alors que Jeannot était au service militaire en Algérie, son retour et, à ce moment là, son étrangeté. Il était craint, semble-t-il, parce qu’il avait l’habitude de se promener avec une pétoire. Le voisin parle ensuite de la mort de la mère et de l’installation de sa dernière résidence sous l’escalier de la ferme familiale. A partir de là, on n’a plus vu Jeannot. Vient ensuite Monsieur Roux (le découvreur du plancher) en son fauteuil. Tenue décontractée, polo à la père-tranquille, sous-titré : psychiatre à la retraite. Il distingue là -et il insiste sur le terme qui lui semble original- un état de « psychose brute ». Après avoir indiqué toutefois que l’intéressé n’avait jamais croisé le chemin de l’hôpital ni de quelque médecin psychiatre que ce soit. Fin d’annonce par le journaliste : le plancher rejoindrait bientôt l’Hôpital Sainte-Anne. Comme quoi Jeannot n’y échappera pas ! ».
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Atchoum et bises à Violette parce que votre petite âme errante n’était en effet pas devant sa TV ce soir-là mais sous la couette, avec un grog et son chéri.

18:20 Publié dans Ecrans | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : art brut, Plancher de Jeannot | |  Imprimer | | Pin it! |

L'Enseigne d'Alain Bouillet

Avec tout ça, j’ai oublié de vous dire qu’à Aubais, entre Arles, Montpellier et Nîmes, vous avez loupé l’exposition qui se tenait «dans les salles voûtées du château ». Lucette m’a refilé le carton trop tard : L’Enseigne d’Alain Bouillet, le cabinet d’un amateur a fermé ses portes (ou levé son pont-levis) le dimanche 16 octobre, au moment même où je m’exerçais à réaliser ma recette de mousse de sardines (vous prenez une boîte de sardines et vous écrasez son contenu avec des carrés Gervais et plein d’autres choses).

Dommage, il y avait là dedans deux ou trois noms à noter : Abdelkader Rifi, Jules Godi, Martha Grunenwaldt (à D).

Et puis, Alain Bouillet aime à citer Paul Klee :
« Werk is Weg ». Un bon point pour lui.

 


11:25 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Abdelkader Rifi, Jules Godi, Martha Grunenwaldt, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

22.10.2005

La lettre-mélancolie

 
A tous ceux qui croient que l’art brut est tombé de la dernière pluie, il faut raconter l’histoire d’une amazone. Elle s’appelle Théroigne et c’est une héroïne de la Révolution française. Charles Baudelaire, qui était un peu macho, la disait «amante du carnage».
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Il est vrai que cette nana n’avait pas froid aux yeux. Le 10 août 1792, elle participe à l’assaut des Tuileries où l’on zigouille à cœur joie les conjurés royalistes. Cela ne l’empêche pas le 15 mai 1793 d’être lynchée à son tour par des mégères jacobines. Elle est sauvée de justesse par le camarade Marat qui ne peut lui épargner la flagellation publique, pan-pan cul-cul. Elle ne se remet jamais vraiment de ce viol. Son frère, pour lui épargner la guillotine, n’a pas de mal à la déclarer folle quand la Terreur s’installe. Elisabeth Roudinesco a raconté tout ça dans un bouquin en 1989 : Théroigne de Méricourt. Une femme mélancolique sous la Révolution (Seuil, Fiction et Cie). Dernièrement, un autre livre, paru à Lagrasse (11220) chez Verdier/L’Ether vague, remet sous le projecteur cette aventurière d’exception qui restera internée jusqu’à la fin de sa vie en 1817. Intitulé La Lettre-mélancolie, il transcrit un extraordinaire document écrit par Théroigne de Méricourt en mars 1801. Cette lettre, adressée à Danton, pourtant mort 7 ans auparavant, est un chef d’œuvre d’écrit brut. Non seulement parce qu’elle trahit l’expression grandiose d’un délire mais parce qu’elle frappe par la singularité radicale de la forme. Un fac simile nous présente ce torrent d’éloquence révolutionnaire où deux, voire trois messages sont constamment superposés ne laissant plus deviner que des bribes fulgurantes. Il faut saluer le travail de romain que leur décodage total constitue. Il est l’œuvre de Jean-Pierre Ghersenzon. Un texte de Jackie Pigeaud, qui signe l’ouvrage, l’accompagne.

18:25 Publié dans Ecrits, Jadis et naguère, Lectures, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : théroigne de méricourt, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

19.10.2005

Lonné, deuxième tournée

Ce que je suis mauvaise langue, maman, c’est rien de le dire ! Et impatiente aussi, un vrai missile. Dans mon souci d’être la première à vous informer, je me suis précipitée un peu vite sur l’exposition Lonné-Verbena. Une dame de la poste, qui a lu ma note du 1er octobre, m’adresse pour ma gouverne le communiqué de presse (il y en avait donc un) ainsi qu’une invitation au vernissage qui avait lieu le 13 octobre. La honte ! Mais aussi, pourquoi cette manie d’ouvrir les expos avant et non après les vernissages ? En plus, contrairement à ce que je vous avais laissé entendre, il y aurait un catalogue édité par la Galerie Chave en partenariat avec la Société Littéraire de la poste (si, si, ça existe, leur bulletin a même publié un numéro spécial sur Chomo dans le temps). Ce catalogue contiendrait (je cite) « les signatures de deux autres postiers singuliers : Jacques Lèbre, poète et Henri Raynal, écrivain ». Décidément, j’avais tout faux. Sauf sur un point : il faut aller au musée de la poste.

00:10 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Raphaël Lonné, Chomo, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

18.10.2005

ABCD au Japon

Qu’est-ce qui est jaune coquille d’œuf, couvert de pattes de mouche chocolat, sous couverture façon boîte en laque ornée d’une petite garde de sabre au verso ? C’est le trop beau catalogue de l’exposition Passion and Action qui est arrivé –Bouddah sait comment– dans la modeste boîte aux lettres de ma modeste personne.
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Cette expo qui se tient en ce moment et juqu’au 27 novembre 2005 à Tokyo, House of Shiseido (produits de beauté très chics) est consacrée à la collection d’art brut d’abcd (décidément ils sont partout ceux-là). En japonais, le mot art brut ressemble à un joli TGV filant dans un paysage d’idéogrammes où on reconnaît (c’est traduit en anglais) la prose alerte d’un article de Barbara Safarova déjà utilisé, dans sa version française, dans le livre A corps perdu diffusé par Actes Sud. "Un monde fantastique s’ouvre à vous" dès la première page du catalogue de Tokyo qui mélange joyeusement les pantins de Domsic, les chats noirs de Bill Traylor, les mangeurs de saucisses de Friedrich Schröder-Sonnenstern.
On pardonnera à nos amis japonais ces télescopages. Ils ignorent peut-être encore que les créateurs d’art brut sont gens trop individualistes pour supporter (à supposer qu’on leur ait demandé leur avis) pareilles hybridations, propices seulement aux effets de kimonos des maquettistes de tous les pays. L’intérieur, plus respectueusement, décline quelques unes des remarquables images qu’abcd nous a appris à reconnaître, avec des jeux de trames du genre discrets qui attirent l’attention sur des détails et contrarient toute tendance à l’idolâtrie inutile. Le cerf de Ramirez qui remplirait à lui seul un grand palais de la mélancolie, les pages du calendrier de Kunijo Matsumoto, une femme d’Albino Braz exempte de toison pubienne. L’ambassade de France apporte son soutien à cette exposition. Votre petite âme errante aussi

12:25 Publié dans Ailleurs, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : abcd, art brut | |  Imprimer | | Pin it! |